Mali – Lancement du projet « Renforcer l’autonomisation économique des jeunes dans les zones de départ de Kayes et Ségou»

Bamako - L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) du Mali et le Ministère de l’entrepreneuriat national, de l’emploi et de la formation professionnelle ont lancé le 9 février 2023 à Bamako, en présence de l’Agence italienne de coopération au développement (AICS), le projet « Renforcer l’autonomisation économique des jeunes dans les zones de départ de Kayes et Ségou « (Renforcement de l’autonomisation économique des jeunes dans les zones de départ à Kayes et Ségou).

Des estimations récentes indiquent que 67% de la population malienne a 24 ans et que la population en âge de travailler est estimée à 52,7% de la population totale. Cependant, ce dernier est affecté par le chômage et le sous-emploi. Face à cette situation, les jeunes, tentés de trouver de meilleures opportunités, ont recours à la migration. Quatre-vingt-douze pour cent des migrants interrogés ont déclaré que le manque d’emplois décents et d’opportunités d’emploi était la principale raison de leur départ.

Les régions de Kayes et de Ségou, dans le sud et le centre du Mali, sont particulièrement touchées par l’émigration des jeunes. La région de Kayes continue d’être la principale région d’émigration des jeunes au cours de la dernière décennie. En ce qui concerne la région de Ségou, les rapports récents sur les flux de population de la Matrice de suivi des mouvements (DTM) montrent une augmentation significative des flux sortants au cours des deux dernières années.

À la recherche de meilleures opportunités, la plupart des jeunes migrent irrégulièrement. Ce choix les expose à d’innombrables risques et dangers, y compris la traite des êtres humains et le trafic de migrants.

« Dans le cadre de notre mandat, nous protégeons et aidons les migrants, en élaborant des réponses efficaces aux problèmes migratoires et en soutenant les politiques publiques dans ce domaine transversal », a déclaré Pascal REYNTJENS, chef de mission de l’OIM au Mali.

Ce projet aidera à créer des moyens de subsistance et des compétences durables pour les jeunes comme solution de rechange à la migration irrégulière en améliorant l’accès aux possibilités d’emploi et aux activités génératrices de revenus dans les zones à fort départ des régions de Kayes et de Ségou.

« Les thèmes clés de la formation et de l’insertion font partie des priorités de l’action gouvernementale et sont à l’origine des nombreuses initiatives multisectorielles menées par les partenaires techniques et financiers, le secteur privé et les organisations non gouvernementales pour faciliter l’accès des jeunes à la formation et à l’emploi. C’est pourquoi mon ministère soutient cette initiative », a expliqué Bakary Doumbia, ministre de l’Entrepreneuriat national, de l’Emploi et de la Formation professionnelle.

« Ce projet reflète la vision globale du développement que l’Italie soutient, à savoir une vision efficace, équitable, inclusive et durable, qui vise à contribuer, sans rhétorique, à identifier des solutions adéquates et durables pour la création d’emplois qui peuvent fournir des alternatives valables pour la population », a ajouté Claudia Berlendis, coordinatrice nationale de l’Agence italienne de coopération au développement (AICS).

Dans le cadre de ce projet, 1 180 jeunes âgés de 15 à 24 ans dans les régions de Kayes et de Ségou auront un meilleur accès aux compétences professionnelles et bénéficieront de programmes d’insertion professionnelle. En outre, ils auront accès à des informations et à des conseils efficaces sur les possibilités d’emploi et sur la migration sûre et régulière. De plus, leurs compétences en développement des affaires et en gestion de projets d’affaires seront renforcées grâce à des opportunités entrepreneuriales.

Le projet sera mis en œuvre sur 24 mois par l’OIM au Mali, en collaboration avec le Ministère national de l’entrepreneuriat, de l’emploi et de la formation professionnelle. Il est financé par l’Agence italienne de coopération au développement (AICS).

Bamako. Fournitures alimentaires livrées pour soutenir les populations en situation de vulnérabilité.

Des denrées alimentaires d'un montant total de 64 500 € ont été livrées à Bamako, au Mali.

La fourniture, composée de 42 500 kg de riz de première qualité (850 sacs de 50 kg), de 1 460 kg de lait en poudre de première qualité enrichi en vitamines, de 5 550 litres d'huile de première qualité et de 2 000 kg de sucre de première qualité, a été officiellement remise au commissaire à la sécurité alimentaire lors d'une cérémonie qui s'est tenue le mois décembre 2022 en présence du Ministre commissaire à la sécurité alimentaire, du personnel de l'AICS Dakar et de l'Ambassadeur d'Italie au Mali.

La nourriture a été ensuite distribuée en privilégiant les personnes les plus vulnérables, telles que les personnes déplacées, les enfants des rues, les veuves de guerre et les orphelins, dans tout le Mali.

La fourniture a été rendue possible dans le cadre du projet AID 11659 : "Initiative d'urgence pour la protection des populations les plus vulnérables, des personnes déplacées, des réfugiés, des migrants irréguliers et des migrants de retour au Sénégal, en Guinée-Bissau, en Guinée, en Gambie et au Mali", en réponse à une demande d'assistance humanitaire du ministre commissaire à la sécurité alimentaire.

Dans cette demande, le Ministre commissaire a exhorté le gouvernement italien à soutenir les populations qui subissent des effets simultanés tels que les inondations, la famine et les difficultés économiques persistantes liées aux impacts négatifs de la pandémie de Covid-19. Ces problèmes, combinés à l'insécurité causée par la profonde crise sociale et humanitaire, ont entraîné des mouvements de population inhabituels qui ont eu un impact négatif, notamment sur les moyens de subsistance de base, et ont porté le nombre de personnes déplacées à l'intérieur du pays et de réfugiés à environ cinq cent mille.

Cette fourniture de denrées alimentaires a permis de répondre rapidement aux besoins urgents de la population, démontrant ainsi l'action constante de soutien de l'Italie dans les situations d'urgence humanitaire.

Scientifiques et activistes réunis en colloque à Dakar pour clore la campagne internationale des 16 jours d’activisme contre les violences basées sur le genre #Orangezlemonde

En guise de conclusion des 16 jours d’activisme contre les violences basées sur le genre, le bureau de Dakar de l’Agence Italienne pour la Coopération au Développement (AICS), en partenariat avec l’Ambassade d’Italie et l’Institut italien de culture à Dakar, organise le colloque « Re-penser ensemble », réunissant scientifiques et activistes de terrain les 9 et 10 décembre à Dakar.

Représentants de l’Etat sénégalais, de l'Ambassade d'Italie à Dakar, psychologues, associations et activistes, écrivain(e)s, cinéastes, philosophes, expert(e)s des questions de genres et des droits humains, juristes, professeur(e)s d’université, sociologues, entrepreneur(e)s du Sénégal mais aussi de l’étranger, tous se retrouvent au FASTEF (Faculté des Sciences et Technologies de l’Education et de la Formation).

L’objectif : rassembler ces univers différents, animer des confrontations entre savoir et savoir-faire – essentielle au progrès scientifique, et entendre ces acteurs sur les sujets qui mobilisent les agences de coopération comme l’inclusion et l’exclusion de certains groupes sociaux, le changement social à travers les arts, les droits humains et la justice sociale, le féminisme dans son abord politique et militant comme dans sa capacité à produire des savoirs scientifiques.

Si la coopération au développement reste très active sur les questions sociales depuis les ajustements structurels que le Sénégal a connu dans les années 80, il devient aujourd’hui urgent de les repenser à l’aune de la recherche scientifique internationale. En effet, dans la perspective d’une adaptation des programmes proposés par ces institutions au Sénégal, il apparaît tout à fait nécessaire de questionner ceux que l’on entend peu/plus : les chercheurs et chercheuses.

La recherche scientifique, par son questionnement, sa recherche constante et les résultats qu'elle produit, devient une alliée indispensable dans le travail de conception, de mise en œuvre et d'évaluation des projets de coopération, renforçant ainsi l'efficacité de la coopération internationale et la mise en œuvre conséquente de l'Agenda 2030.

La recherche et l'innovation sont donc fondamentales dans le processus de transformation vers un développement durable

Ce colloque vise aussi à consolider les relations entre institutions, organisations et universités. Dans cette perspective émergeront de nouvelles voies d’amélioration et d’innovation pour ces différentes institutions. Ce colloque sera sans doute l’occasion de faire naître de nouveaux projets impliquant tous ces acteurs.

Un service de traduction français/italien sera disponible.

Chargeur En cours de chargement…
Logo EAD Cela prend trop de temps ?

Recharger Recharger le document
| Ouvert Ouvrir dans un nouvel onglet

Chargeur En cours de chargement…
Logo EAD Cela prend trop de temps ?

Recharger Recharger le document
| Ouvert Ouvrir dans un nouvel onglet

Dakar, Sénégal – Lundi 23 janvier, la cérémonie de clôture du PASPED, un projet de résultats et de personnes axé sur la jeunesse, le travail et les opportunités.

195 entreprises financées. 7378 emplois assurés. 2306 jeunes contractés pour des stages professionnels. 51 entrepreneurs de la diaspora financés pour la création ou la consolidation de leur entreprise.

Ce ne sont là que quelques-uns des résultats du PASPED, le projet de lutte contre la migration illégale à travers l’appui au secteur privé et à la création d'emplois au Sénégal, financé par l'Union européenne et mis en œuvre par l'Agence Italienne pour la Coopération au Développement (AICS) en co-délégation avec Cassa Depositi e Prestiti (CDP) et en collaboration avec le ministère de la Microfinance et de l'Économie sociale et solidaire du Sénégal.

Un projet réussi non seulement pour ses résultats mais surtout pour son côté humain fait d'histoires professionnelles remarquables.

Ces histoires seront les protagonistes de la cérémonie de clôture du projet demain, lundi 23 janvier à Dakar.

Un événement qui se déroulera tout au long de la journée à travers différents panels techniques sur le projet : de l'assistance financière aux entreprises, à l'assistance technique, à la valorisation de la contribution de la diaspora sénégalaise en Italie au développement socio-économique du pays d'origine. De nombreux témoignages de jeunes formés et entrés dans le monde du travail, d'entrepreneurs, hommes et femmes, soutenus par le Pasped, sont prévues.

Emploi et opportunités : deux mots clés pour le développement et les principaux outils pour lutter contre la migration irrégulière. Pasped a garanti une réponse concrète à ces deux points grâce à une approche de véritable coopération, de co-création et d'action conjointe.

L'événement se déroulera en présence de l'Ambassadeur d'Italie à Dakar, de l'Ambassadeur de l'Union européenne au Sénégal et de la Ministre de la Microfinance et de l'Économie Sociale et Solidaire du Sénégal.

Suivez la couverture en direct de l'événement en cliquant sur le lien ci-dessous : https://bit.ly/3D5miJU

Pour plus d'informations sur le projet, veuillez trouver une brochure d'information jointe à cet article.

Par Chiara Barison

Chargeur En cours de chargement…
Logo EAD Cela prend trop de temps ?

Recharger Recharger le document
| Ouvert Ouvrir dans un nouvel onglet

Troisième Session Ordinaire du Comité Directeur du Projet Brigade Verte pour l’Emploi et l’Environnement

Le ministre commissaire à la sécurité alimentaire, Redouwane Ag Mohamed Ali a présidé jeudi 24 novembre 2022 la troisième session ordinaire du Comité National de Pilotage du Projet Brigade Verte pour l’Emploi et l’Environnement en présence du Directeur adjoint de l’Agence Italienne de Coopération au Développement (AICS), bureau de Dakar, Aldo CERA.

L’objectif fondamental de ce projet, qui enthousiasme les plus hautes autorités maliennes, vise à réduire les frontières de la pauvreté, de l’insécurité alimentaire et nutritionnelle et à travailler sans relâche pour créer des emplois pour les jeunes maliens dans les zones bénéficiaires. En effet, la problématique de l’emploi des jeunes est devenue une question cruciale qui nécessite des solutions efficaces et durables pour contrer les conséquences préoccupantes du chômage, telles que la migration clandestine, le banditisme ou le terrorisme. C’est à cette catastrophe de l’immigration, surtout clandestine, que l’initiative présidentielle « Brigade verte pour l’emploi et l’environnement » tente de répondre en soutenant les jeunes sur leur territoire, par la création d’emplois verts dans les zones d’émigration du Sahel occidental.

Pendant la dernière année, les réalisations du Projet sont déjà perceptibles dans les régions bénéficiaires, Kayes et Nioro du Sahel, et suscitent beaucoup d’enthousiasme, D’où la tenue de cette session ordinaire de son troisième comité directeur qui vise à examiner les documents techniques du projet soumis à l’ordre du jour pour approbation. Il s’agit notamment d’examiner et d’approuver le rapport technique d’activité au 30 novembre 2022, d’analyser et d’approuver le rapport financier au 30 novembre 2022 et d’examiner et valider le plan technique et financier annuel pour 2023.

La cérémonie a été marquée par deux discours importants, celui du Directeur adjoint de l’Agence Italienne de Coopération au Développement, bureau de Dakar, Aldo CERA et le ministre de la Sécurité alimentaire, qui ont réaffirmé l’engagement des deux parties à une mise en œuvre adéquate et coordonnée du projet.

Par Claudia Berlendis

Campagne de prise en charge des femmes souffrant de fistules vaginales à GAO, au Mali – « Redonner le sourire et une vie normale aux femmes »

Dans le difficile contexte malien actuel, et dans le cadre du programme financé par l'Agence Italienne pour la Coopération au Développement (AICS) à Dakar depuis trois ans à l'UNFPA, une campagne de prise en charge des femmes atteintes de fistules a été organisée avec succès à Gao, la sixième région administrative du Mali avec 728 549 habitants.

Avec l'appui du UNFPA et pilotée par la Direction Régionale de la Santé et ses partenaires, notamment l'Hôpital Régional et l'ONG GREFFA, une campagne a été organisée pour traiter trente femmes souffrant de fistules obstétricales.

Les femmes ont été opérées et ont reçu des kits d'aide de l'UNFPA. Au cours de ce processus, certaines d'entre elles ont trouvé le courage de raconter leur histoire, comment elles ont contracté la fistule et comment elles ont été traitées au sein de leur communauté.

H.M. a 16 ans et est divorcée. Elle vit à Temera, une commune de Bourem, à 160 km de Gao. Deuxième épouse de HM, elle a développé une fistule après un accouchement difficile d'un bébé mort-né et ne peut plus contrôler ses urines depuis. Elle était devenue la risée de la famille, évitée et négligée par tout le monde et surtout par son mari, qui, ayant remarqué l'écoulement continu d'urine, lui a dit de se considérer comme divorcée.  Après sa guérison, elle rêve de créer une petite entreprise pour subvenir à ses besoins.

A.A. a 18 ans, est mariée, vit à Ansongo, à 100 km de Gao, et a accouché il y a trois mois. Elle a développé une fistule après avoir donné naissance à son premier enfant. Avant cela, elle n'avait jamais reçu de conseils sur la gestion de la grossesse, et encore moins sur le planning familial. Son mari, maçon, ne l'a pas soutenue pendant cette épreuve, mais c'est sa mère qui l'a accompagnée à Gao et est restée avec elle pendant l'opération. Elle affirme n'avoir jamais reçu de conseils ou d'informations sur l'importance des visites pré et postnatales.

La fistule obstétricale est une affection maternelle qui crée des problèmes de santé dévastateurs pour les femmes. L'écoulement continu et incontrôlable d'urine ou de matières fécales par le vagin peut conduire à une stigmatisation des femmes dans les pays du tiers monde, qui peut changer leur vie. Les facteurs sous-jacents et les conséquences de ce problème ne sont pas encore totalement identifiés et documentés de manière adéquate au Mali.

L'OMS a défini les fistules vaginales comme "la conséquence la plus dramatique d'un accouchement négligé". Les fistules vaginales sont très fréquentes dans les pays en développement, notamment dans les pays d'Afrique subsaharienne et d'Asie du Sud, où la culture sociale encourage le mariage à un jeune âge et où, dans de nombreux cas, la première grossesse survient peu après le mariage. Avant l'âge adulte, le bassin d'une femme n'est pas complètement développé et la malnutrition chronique peut également limiter davantage sa taille.

Très souvent, les femmes atteintes d'une fistule obstétricale sont abandonnées par leur mari, qui ne supporte pas l'odeur de l'urine, sont stigmatisées par la communauté, physiquement affaiblies et même blâmées pour leur état. L'isolement social et l'abandon conduisent souvent la femme à une faible estime de soi, à la dépression et à un traumatisme émotionnel prolongé.

Les informations provenant de diverses publications montrent que la fistule obstétricale semble être liée à un certain nombre de facteurs socio-économiques et culturels, notamment le jeune âge au mariage, la pauvreté et l'analphabétisme, le fait de vivre dans des zones rurales et le manque de soins obstétricaux d'urgence. La fistule obstétricale a de graves conséquences sociales et économiques sur la vie de ces femmes. Les principaux facteurs de risque de la fistule obstétricale sont l'âge précoce de la grossesse, la petite taille, l'analphabétisme, la pauvreté, l'absence de soins prénatals et le lieu de résidence rural ou la distance par rapport à un établissement de santé.

La fistule obstétricale reste un grave problème de santé publique dans les pays en développement, où le travail obstrué sans assistance est courant et où la mortalité maternelle est inacceptable. C'est une tragédie dans les pays en développement en raison de l'analphabétisme, de la pauvreté, de l'ignorance et du manque d'installations sanitaires. La fistule obstétricale est une affection évitable et traitable, mais dans les pays en développement, elle n'est toujours pas traitée. Par exemple, le Mali est l'un des pays en développement où les soins de santé maternelle sont médiocres et où la prévalence de la fistule obstétricale est élevée.

Les patientes typiques de la fistule au Mali sont de jeunes paysannes qui se marient très tôt à des agriculteurs peu ou pas instruits. Les filles sont chargées de lourdes tâches à la maison et sont peu instruites. Elles n'ont accès à aucun établissement de santé pendant la grossesse et pendant l'accouchement, elles sont souvent aidées par des villageoises pour accoucher à la maison et accouchent souvent d'un bébé mort après plusieurs jours de travail.

L'AICS, en collaboration avec UNFPA et d'autres partenaires, contribue à lutter contre cette maladie dans un pays comme le Mali, où le nombre de femmes exposées au risque de fistule obstétricale se situe entre 1804 et 2405 chaque année.

L'objectif que l'AICS partage avec UNFPA est de créer un monde où chaque grossesse est désirée et chaque naissance est sûre. Un monde où chaque jeune réalise pleinement son potentiel et ce programme en est un exemple concret et réel.

Par : Claudia Berlendis

[EVENEMENT EN LIGNE] Partenariat scientifique entre l’Afrique de l’Ouest et l’Italie : les opportunités d’Horizon Europe

OBJECTIFS
L’événement - organisé par l’Ambassade d’Italie à Dakar en collaboration avec APRE - permet d’illustrer les nouvelles opportunités de participation aux prochains appels Horizon Europe et vise à favoriser la présentation de propositions impliquant, ensemble, partenaires d’Afrique de l’Ouest et italiens. Le séminaire couvre les thèmes de la santé, de la culture, de la créativité et de la société inclusive, de l’industrie numérique et de l’espace, du climat, de l’énergie et de la mobilité, de la nourriture bioéconomie, des ressources naturelles et de l’environnement.

DATE
8 Septembre 2022, 9.00-12.00 heure di Dakar (11.00-14.00 heure de Roma)

PLATFORME
Zoom. Le lien sera partagé après l’inscription

ENREGISTREMENT:
https://us02web.zoom.us/meeting/register/tZIpdO-spj8jH9LucDrAanRlgS2pU5hoG237

 

Les présentations seront en italien ou en français. Un service de traduction professionnel sera offert en utilisant la fonction d’interprétation de ZOOM. Voir les instructions ici www.shorturl.at/bkuv1 pour être prêt à exploiter cette option. Pour plus de renseignements eugenio.cavallo@stems.cnr.it & WhatApp +393669289699



Parlons de Féminisme

Le 7 juillet 2022 a eu lieu le panel live “Communiquer le féminisme”, une occasion pour converser à propos de la lutte pour les droits des femmes au Sénégal et comment elle peut être partagée à travers de différents moyens de communication : la parole, l’action, l’art.

Cette initiative a été possible grâce à la collaboration entre AICS Dakar, l’Institut Italien de Culture de Dakar, et l’Ambassade Italienne au Sénégal, confirmant l’importance que la thématique des droits des femmes et de l’égalité de genre ont dans les relations italo-sénégalaises.

L’évènement a débuté par un discours de bienvenue de l’Ambassadeur Italien à Dakar, Giovanni Umberto De Vito, et les salutations de Serena Cinquegrana, Directrice de l’Institut Italien de Culture de Dakar.

Modéré par Chiara Barison, responsable des communications de AICS Dakar, le panel s’est déroulé autour des expériences et témoignages de deux activistes féministes sénégalaises : Khaira Thiam, psychologue clinique, spécialisée en pathologie psychiatrique et criminologie clinique, et Fatou Warkha Samb, journaliste, réalisatrice et créatrice de la plateforme Warkha TV et vice-directrice du collectif Dafa Doy.

Les participants ont pu aussi écouter des brèves extraites des entretiens des deux activistes réalisées dans le cadre de la rubrique “Adelphité” de AICS Dakar.

« Le projet du féminisme c’est l’égalité, ça n’a rien à voir avec remettre en scène une nouvelle domination contre un groupe. Seulement, cet autre groupe a énormément du mal à construire une masculinité positive ; à définir, voir redéfini, sa masculinité et c’est économiquement et psychiquement moins cher d’être agressifs que d’apprendre à changer » - Khaira Thiam

« Avec mon exemple, je veux montrer que les limites imposées peuvent être dépassées et que ce message peut être divulgué. Etre femme ne devrait pas être une limitation, bien au contraire » - Fatou Warkha Samb.

Après un discours de remercîment du Titulaire du siège AICS de Dakar, Marco Falcone, les participants et participantes ont pu contribuer à la discussion par leurs questions et réflexions. La Directrice de l’Institut Italien de Culture de Dakar, Serena Cinquegrana, a aussi présente l’exposition «IT Out OFF the Ordinary – Dakar - Materialité(s) », résultat d’une résidence au féminin d’un mois organisé en occasion de la 14ème édition de la Biennale d’art contemporaine de Dakar.

“Communiquer le féminisme” est née de la rubrique “Adelphité” lance en 2021 par AICS Dakar (https://dakar.aics.gov.it/adelphite/), afin de découvrir les visages derrière la lutte pour l’établissement d’un monde plus équitable en Sénégal, Mali et Guinée.

La rubrique a été nommé d’après le mot grec adelphé/adelphos, qui signifie sœur/frère. Ce choix vise à mettre l’accent sur l’importance des relations de solidarité et de collaboration qui sous-tendent le travail de dialogue entre personnes prévenants de différents pays mais unies par un objectif commun partagé : déconstruire les stéréotypes et promouvoir l’égalité des droits et des opportunités.

Par Francesca Cecchin
UNDESA Fellow

Inclusion : ensemble, donnons un coup de pied à la discrimination !

Que se passe-t-il lorsque des champions de football deviennent aussi des champions d'inclusion ? Le bureau de l’Agence Italienne pour la Coopération au Développement (AICS) de Dakar lance une nouvelle initiative de sensibilisation sur les droits des personnes en situation de handicap.

Après l'exposition photo organisée le 8 juin dernier en collaboration avec le photographe Alun Be sur le thème de l'inclusion sociale des personnes vulnérables et le projet de street art réalisé avec des artistes sénégalais, le bureau de l'AICS à Dakar continue la sensibilisation sur les droits des personnes en situation de handicap à travers le football, moyen de communication par excellence et sport qui a toujours prévalu dans le Pays. Ce n'est pas un hasard si le Sénégal a remporté la Coupe d'Afrique des Nations le 6 février 2022.

C'est ainsi qu'il voit le jour une autre initiative de communication de la Coopération italienne qui, à travers le sport, vise à promouvoir un changement de paradigme concernant la stigmatisation et les stéréotypes liés au handicap.

A lancer le projet, une vidéo réalisée en collaboration avec la Fédération Sénégalaise de Football qui met en scène les professionnels du football internationaux sénégalais. C'est ainsi que les champions de football deviennent aussi des champions d'inclusion. De Kalidou Koulibaly à Edouard Mendy, les footballeurs prêtent leur visage et leur image pour devenir les protagonistes directs d'un message visant à sensibiliser le grand public sur l'importance de l'inclusion sociale des personnes en situation de handicap. Ensemble, donnons un coup de pied à la discrimination : c’est le slogan que les Lions de la Teranga ont scandé haut et fort.

Selon des estimations récentes de l'OMS, plus d'un milliard de personnes, c'est-à-dire environ 15% de la population mondiale, présentent une forme ou une autre de handicap. C’est un chiffre qui ne peut absolument pas être ignoré. Au contraire, ces données appellent à une réflexion partagée, à différents niveaux, finalisée à la construction d’une société plus juste dans laquelle personne n’est exclu et les différences deviennent source d'apprentissage mutuelle.

Ensemble, donnons un coup de pied à la discrimination. C'est également le slogan du match à soutien des droits des personnes en situation de handicap qui verra l'Association Italienne de Footballeurs (AIC), les enfants et les enseignants des écoles inclusives de Dakar entrer dans le terrain de foot le samedi 14 mai.

L'événement sera précédé par une session de formation sur le football scolaire du 9 au 13 mai réalisée par les techniciens de l'association AIC dans le cadre du projet PERSEI – Pour un Système Educatif Inclusif. L'AIC a développé un "modèle formatif" basé sur la centralité de l'enfant et non sur ses performances sportives, dans lequel le sport est un outil éducatif de protection des droits et une opportunité d'intégration et d'inclusion scolaire.

Le sport offre un espace relationnel privilégié, devenant un moyen de promotion individuelle, d'inclusion sociale et professionnelle, favorisant la santé et l'autonomisation des personnes en situation de handicap. Dans les activités sportives, le développement personnel et l'estime de soi sont stimulées à travers le groupe, le sentiment d'appartenance, la comparaison avec les autres et le partage des émotions.

Ensemble, donnons un coup de pied à la discrimination, continue d'être l'engagement de la Coopération italienne dans les politiques de développement au Sénégal, axées sur la promotion des systèmes éducatifs et sociaux inclusifs qui tiennent compte des différents facteurs d'exclusion et d'inégalité des personnes les plus vulnérables.

Par Valentina Baraldi
Responsable secteur éducation
AICS Dakar

Mamadou Saliou Camara

Le Dr Mamadou Saliou Camara est un médecin généraliste guinéen, Président du conseil d'administration de l'ONG FMG (Fraternité Médicale de Guinée) et membre actif de l'ONG CARP (Collège des Acteurs pour la Réduction de la Pauvreté).

Le parcours du Dr Mamadou Saliou Camara en tant qu'activiste a commencé dans la première moitié des années 1980, lorsqu'il fréquentait la prestigieuse université Gamal Abdel Nasser. Les années 1980 ont été une décennie de transition d'un régime totalitaire à un régime de libéralisme en Guinée, et par conséquent, la situation chaotique du pays a conduit à diverses impasses socio-économiques et académiques. Les interruptions continuelles du cours normal de l'enseignement ont incité un groupe d'étudiants de l'Université Gamal, dont faisait partie le jeune Camara, à créer une association dont l'objectif principal était de faciliter le déroulement des cours universitaires et l'assimilation des programmes par les étudiants, malgré les difficultés liées à la période historique.

Après avoir terminé ses études de médecine, le Dr Camara et ses collègues ont décidé de suivre la voie de l'activisme, en créant dans les années 1990 une organisation non gouvernementale appelée Fraternité médicale de Guinée (FMG).  L'objectif était d'offrir des conseils et des traitements médicaux gratuits aux groupes les plus vulnérables de la population.

Ces dernières années, l'engagement social du Dr Camara s'est orienté vers le soutien technique, la formation, le coaching de diverses ONG locales et, depuis deux ans, il travaille activement avec l'ONG italienne LVIA (Association Internationale des Volontaires Laïcs) dans le cadre d'un projet sur l'état civil financé par l'AICS, intitulé "Droit au nom" et lié à l'enregistrement des enfants à l'état civil.

L'inscription de l'enfant à l'état civil est un acte fondamental, par lequel on lui garantit une identité juridique, la possibilité de s'exprimer et de s'affirmer socialement, et c'est aussi un moyen de protection. En effet, les enfants qui ne sont pas enregistrés sont exposés à de nombreuses formes d'abus sans aucune forme de protection.

L'acte de naissance accompagnera l'enfant tout au long de sa vie, de la naissance à la mort, dans le cadre de l'éducation, de la vie professionnelle, des voyages, des liens conjugaux, des questions de propriété et d'héritage, jusqu'au dernier acte qui sera délivré, l'acte de décès.

L'enfant qui détient son propre acte de naissance est un enfant protégé, il est reconnu comme un citoyen à part entière et pourra bénéficier de tous les droits auxquels il peut prétendre.

Dans le contexte guinéen, il est important de souligner les principaux obstacles, principalement socioculturels, liés à l'enregistrement d'un enfant à l'état civil. En effet, en travaillant dans différentes régions de Guinée, le Dr Camara s'est rendu compte que les parents sont parfois réticents à faire les démarches nécessaires pour obtenir un acte de naissance, car pour eux le nom de l'enfant est lié à des aspects sacrés et mystiques qui ne peuvent être violés. Dans leur croyance, le fait de parler trop souvent du nom, de le nommer, de le publier dans des documents donnerait aux mauvais esprits et aux personnes malveillantes l'occasion de nuire à l'enfant, c'est pourquoi ils préfèrent donner des surnoms à leurs enfants plutôt que de les appeler par leur prénom.

Un autre obstacle au processus d'enregistrement est la méconnaissance par les parents de l'importance primordiale de l'acte de naissance dans la vie d'un individu, car ils ne sont pas conscients des droits auxquels ils peuvent prétendre.

Globalement, dans le pays, la naissance a été enregistrée pour 62% des enfants de moins de 5 ans et 51% possèdent un certificat de naissance. Dans les zones rurales, le pourcentage de naissances enregistrées chute à 54 % (données EDS 2018).

Dans la région de Labé, dans le cadre du projet "Droit au nom", diverses interventions ont été menées, notamment des pièces de théâtre dans les écoles et des campagnes de sensibilisation impliquant en particulier les enfants et les adolescents. De cette manière, on leur a expliqué l'importance de l'acte de naissance pour le respect de leurs droits et aussi pour un sens de patriotisme, car en défendant leur droit de vote, ils défendent aussi leur patrie. En effet, l'acte de naissance détermine quand une personne est majeure et donc capable d'exercer son droit de vote aux élections ou aux référendums, et in extremis, la possibilité d'être élue à une fonction publique par vote.

Le projet "Droit au nom", par ses initiatives, a suscité un plus grand sens du devoir civique chez les jeunes. Ils ont pris conscience que leurs droits peuvent être bafoués s'ils ne les protègent pas eux-mêmes, et que l'État doit garantir les droits inviolables des citoyens tout en exigeant qu'ils remplissent leurs devoirs inaliénables envers les autres.

Au cours de nombreuses campagnes de sensibilisation et de formation, un accent particulier a été mis sur le registre électoral, lié au registre de la population, grâce auquel le nombre exact de citoyens résidant sur le territoire est connu. La première source du système d'enregistrement est l'individu lui-même, avec ses déplacements, la formation d'une nouvelle famille, les naissances et les décès, qui doivent tous être enregistrés rapidement à l’état civil. Ainsi, un registre de la population régulièrement mis à jour permet d'avoir un registre électoral correct, qui à son tour permet un processus électoral et des élections transparents, l'acceptation des résultats, la sécurité socio-politique et, enfin, la croissance économique à long terme du pays.

Selon le Dr Camara, le projet "Droit à un nom", en approfondissant les connaissances de la communauté, a eu un impact social très fort car des changements dans les attitudes des gens ont été observés.

Les femmes ont eu et ont toujours un rôle crucial dans la procédure d'enregistrement des enfants à l'état civil, car tout commence dans l'établissement de santé où ils sont nés. La déclaration de naissance est délivrée par la sage-femme ou le médecin qui a assisté à l'accouchement, constitue une notification légalement obligatoire et permet l'inscription ultérieure dans le registre d'état civil municipal. À ce stade, la mère reçoit toutes les informations nécessaires pour comprendre l'intérêt de l'acte de naissance, toutes les démarches à effectuer pour l'obtenir et le délai légal dans lequel les documents doivent être remis à l'office d'état civil. Une femme bien informée pourra à son tour transmettre les connaissances qu'elle a acquises à d'autres femmes, et les réunions qu'elles organisent dans les groupes d'entraide deviennent un moyen de transmettre l'information. Une femme bien informée pourra non seulement diffuser des informations correctes, mais aussi convaincre d'autres femmes de changer leurs attitudes et d'adopter des comportements socialement responsables dans une perspective de sauvegarde de la santé et des droits de la famille, tels que des visites prénatales régulières, l'accouchement assisté et l'enregistrement des enfants à l'état civil.

Les femmes sont une énorme source d'idées, de propositions et de solutions alternatives pour stimuler l'enregistrement des enfants, car elles sont les premières à devoir convaincre leurs maris réticents et sont presque toujours obligées de faire elles-mêmes toutes les démarches nécessaires à l'enregistrement, en se heurtant à des obstacles géographiques, financiers et bureaucratiques. Une solution innovante qui a bien réussi à faciliter la procédure consiste, par exemple, à suggérer que le personnel administratif se rende régulièrement dans les établissements de santé afin de faciliter la remise de la déclaration de naissance.

La société guinéenne doit soutenir, encourager et protéger tous les mouvements visant à établir l'égalité politique, économique et sociale entre les sexes, car les femmes, à tous les âges et dans toutes les communautés, ont été et sont encore victimes de discriminations par rapport aux hommes.

À cette fin, il est important de placer les femmes au centre des processus décisionnels afin de favoriser l'adoption par les communautés de comportements et de pratiques propices au développement social et économique de la collectivité.

Par Maria Emma Manfrin  et Myriam Bašić